Normes et formes de la mondialisation culturelle (XIXe-XXIe siècles)

«Histoire des juifs et histoires nationales» (Jacques Ehrenfreund, 11 mars)

Jacques Ehrenfreund vous suggère de lire le texte suivant avant son intervention:

Téléchargement birnbaum_2002.pdf

«Musulmans et islam en Europe» (Valérie Amiraux, 5 mars)

Voici les textes que nous a transmis Valérie Amiraux et que nous vous invitons à lire, dans la mesure où elle les a choisis en fonction de ce qu'elle viendra présenter mercredi 5 mars. Nous en discuterons lors de la séance du 4 mars.

Texte principal:

Téléchargement amiraux_institution_culte_musulman_europe.pdf

Suggestion de lectures complémentaires:

Téléchargement eisenstadt_reconstruction_of_religious_arenas.pdf

Téléchargement amiraux_expertises_savoir_et_politique.pdf

Téléchargement interview_with_talal_asad.pdf

Enregistrement audio de la conférence:

Téléchargement conference_amiraux.MP3

Répartition des groupes (variante A)

Tenir compte de vos préférences a représenté un véritable casse-tête, mais nous sommes finalement arrivés à une répartition des groupes qui devrait satisfaire chacun-e d'entre vous.

Dans le cas où vous seriez amenés à travailler avec des gens que vous ne connaissez pas, merci de prendre contact sans passer par nous (en composant l'adresse standard «@unil.ch» à partir du prénom et du nom de vos camarades).

Téléchargement programme_avec_inscriptions.pdf

Cas empiriques et variations d'échelle (27 février)

Deux enquêtes seront discutées lors de cette séance, parce qu'elles engagent, de façon exemplaire, une recherche empirique soigneusement documentée (observation sur le terrain, entretiens, analyse de coupures de presse, plongée dans les archives, etc.) et une réflexion argumentée sur les façons dont un cas particulier et concret peut être inscrit dans des contextes aux échelles différentes (du local au transnational), et aux degrés d'abstraction variables (de la scène de rue ordinaire aux transformations générales du capitalisme).

La première, menée par Arjun Appadurai, relate les conditions variées qui ont favorisé l’implantation du cricket en Inde, et la transformation d’une pratique sportive réservée à une élite victorienne en une passion nationale vécue intensément par des millions d’Indiens. Elle souligne la diversité des facteurs qui ont contribué à la circulation d’une forme culturelle (certaines règles de jeu), depuis les grandes écoles anglaises (Harrow, Eton, Oxford ou Cambridge) jusqu'à Bombay, à sa diffusion dans l’ensemble des régions de l’Inde et à sa réappropriation récente, sous une forme renouvelée, par une certaine frange de la société britannique jusque-là indifférente à ce sport ou tenue à l'écart des terrains de cricket.

La seconde est le fait de Jean Comaroff et de John Comaroff. Les auteurs nous rappellent dans cet article que les dichotomies local–global et présent (ethnographique) – durée (historique) recèlent une aporie redoutable. Ils soulignent en outre, à partir d’un phénomène qui pourrait sembler insignifiant ou irréel, ce qu’une «histoire contemporaine du capital» (p. 171) gagne lorsqu’elle se risque à éprouver ses préjugés savants sur des études richement documentées. L’imbrication des échelles d’analyse, tant spatiales que temporelles, et donc l'«inconfort» des savoirs post-coloniaux qui donne son titre à l'article, apparaissent alors respectivement comme l’un des mots d’ordre et la condition épistémologique d’une description rigoureuse de la mondialisation.

Téléchargement appadurai_cricket.pdf

Suggestion de lectures complémentaires:

Téléchargement revel_jeux_dechelle_1996.pdf

L'histoire globale: un panorama historiographique (26 février)

Cette séance du 26 février sera consacrée à la discussion de deux textes qui présentent chacun, d'un point de vue quelque peu différent, les tenants et aboutissants de l'histoire globale. Ce sera l'occasion de réinscrire ces propositions historiographiques dans le paysage contemporain des approches qui se réclament d’une échelle d’analyse mondiale ou globale, et de s'interroger sur les héritages, les ambitions et les périls de ce paradigme émergent.

Téléchargement mazlish_ngh.pdf

Téléchargement rhmc_douki_et_minard_intro.pdf

Suggestion de lectures complémentaires:

Téléchargement wallerstein_rise_and_future_demise_of_worldsystems_analysis_1997.pdf

Téléchargement christian_big_history.pdf

Téléchargement obrien_historiographical_traditions.pdf

Téléchargement intro_traverse_2007.pdf

Contrat pédagogique et critères d'évaluation

Le bon déroulement de cet enseignement repose sur la participation active des étudiant-e-s. Nous avons en effet conçu cette participation en vue de développer chez les participant-e-s une certaine aisance dans la prise de parole en public et, chose moins fréquente, de leur offrir une première expérience dans l’animation de débats intellectuels.

Réflexion approfondie sur l’histoire de la mondialisation, familiarisation avec des questionnements interdisciplinaires, discussion argumentée sur des objets spécifiques, aptitude à raisonner par comparaison,– tout ceci nécessite un dispositif mêlant lectures faites à la maison, présentation orale de textes lus par tout le monde, prise en charge par les étudiant-e-s du travail d’animation des conférences (présentation des intervenant-e-s, mise en relief de la pertinence du sujet par rapport au programme du cours, gestion des questions de l’auditoire, etc.), ou rédaction d’une synthèse sur l’un ou l’autre des axes principaux (religion, alimentation, théâtre et musique, droit, littérature).

Nous pensons qu’un tel investissement des étudiant-e-s favorise l’acquisition d’une pensée critique sur un objet aussi complexe que la mondialisation culturelle, et nous nous en expliquerons lors de la première séance.Téléchargement criteres_evaluation_david_2008.pdf

Présentation générale

L’histoire de la mondialisation a connu un essor sans précédent durant les trente dernières années. Il existe aujourd’hui des paradigmes clairement identifiés (de la world-system analysis à la new global history), combinant selon des configurations diverses l’ensemble des cadres analytiques des sciences sociales (histoire économique ou sociale, sociologie des migrations, anthropologie postcoloniale, etc.).
La mondialisation culturelle, pour sa part, n’a pas fait l’objet d’une attention similaire. Souvent considérée comme le simple reflet des relations économiques et sociales, la culture est trop souvent assimilée à une variable négligeable des processus de mondialisation. On constate donc aujourd’hui un clivage important entre la rigueur des travaux consacrés aux échanges économiques planétaires, aux migrations de masse ou à la diffusion des virus, et la généralité vague, c’est-à-dire idéologique, des débats quotidiens sur l’authenticité des particularismes, le métissage artistique ou l’impérialisme culturel.
Cet enseignement s’inscrit en faux par rapport à de tels préjugés, qu’ils soient savants ou communs. Suivant l’idée que la culture désigne d’abord l’ensemble des représentations et des valeurs qui fondent les liens sociaux d’une communauté et orientent les comportements de ses membres, et ensuite seulement le versant intellectuel ou artistique restreint de ces normes partagées, ce cours postule (i) que l’histoire de la mondialisation, en se coupant de la dimension culturelle des phénomènes qu’elle étudie, perd de vue la complexité des échanges entre des régions éloignées ou entre des communautés étrangères l’une à l’autre, dont le cadre n’est jamais exclusivement économique ou social ; (ii) qu’elle méconnaît en outre la spécificité des formes symboliques, dont les manières variées de circuler d’un contexte à l’autre ne se confondent pas avec celles des objets ou des populations ; (iii) qu’elle ignore enfin l’existence d’institutions globales destinées à réguler ces flux culturels, selon une logique qui n’est pas uniquement commerciale ou politique.
Cet enseignement cherche ainsi à mettre en évidence l’image d’une mondialisation aux temporalités discontinues, aux échelles multiples et aux effets parfois imprévus, où la culture n’est pas seulement l’instrument ou la justification d’une emprise, mais bien souvent le lieu crucial d’un désaccord, d’une négociation ou d’une réappropriation, et un facteur explicatif susceptible d’éclairer d’un jour nouveau les objets traditionnels de l’histoire économique et sociale de la mondialisation.

Téléchargement programme_detaille_2008.pdf